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Déclaration liminaire du CTL du 30 novembre 2012

La situation délétère de nos services

C’est dans un contexte national particulièrement difficile, en effet, les personnels de la dgfip étaient appelés à se mettre en grève le 27 novembre pour dénoncer les nouvelles 2062 suppressions d’emplois. 1 agent sur 4 (dont près de 1 sur 3 pour les catégories B et C) était en grève, le 27 novembre, le jour de la tenue du CTR !
Ironie du sort, notre comité technique local, dont le sujet principal concerne, excusez du peu, "les conditions de travail" semble pour le moins "décalé" avec l’annonce de 29 suppressions d’emplois sur notre département pour 2013 !
Dans l’immense majorité des services de la DDFIP, les conditions de vie au travail ne cessent de se dégrader de mois en mois, d’année en année. On ne compte plus les agents en souffrance, en mal être parce que le travail a perdu son sens, parce que les exigences de productivité empêchent d’accomplir un travail de qualité, parce qu’il faut faire le travail avec toujours moins de moyens humains et financiers, parce que la machine infernale du pilotage par la performance divise, isole, lamine les collectifs de travail, parce que les cadres de proximité sont de plus en plus pris en étau …
La frénésie libérale du tout quantifiable, du tout mesurable fait des ravages. Mal être, dépressions, repli sur soi, troubles musculo-squelettiques, affections diverses ayant le stress au travail comme origine sont aujourd’hui légions.
Les personnels tentent de pallier les manques en effectifs par leurs engagements professionnels, mais à quel prix pour leur santé ? Prise de médicaments pour résister, relations conflictuelles à gérer, crises de larmes, jusqu’à la qualification médicale de l’épuisement professionnel sont dorénavant des illustrations du quotidien dans nos services.
Mais avant cela, pour faire face, les personnels amputent leurs temps de repas, les périodes de détente et de récupération. De son côté, l’administration organise l’écrêtage des horaires, l’alimentation des CET et la raréfaction des autorisations d’absences. Au bout du compte, c’est bien une surcharge de travail et une intensification de celui-ci que les agents subissent. Pire, la « mal vie au travail » pousse parfois des agents à commettre l’irréparable ou à le tenter. « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés » est le titre d’un livre de Marie Pezet sur les souffrances au travail.
II convient de préciser que le mal-être au travail n’est pas un phénomène individuel en fonction du caractère de chacun mais bien un phénomène collectif résultant de l’organisation du travail et des relations sociales à la DGFIP : les suppressions d’emplois, l’individualisation, la pression permanente sur les indicateurs, les restructurations incessantes...toutes choses qui découlent de la volonté de réduction drastique des services publics. C’est bien en s’attaquant à ces orientations régressives que les risques psycho-sociaux peuvent être combattus. Mais au lieu de donner des moyens humains et matériels pour réaliser leurs missions, la direction répond : analyse métiers, dialogues de gestion, démarche stratégique...
Les milliers de suppressions d’emplois accumulées d’année en année sont en effet la première cause de la situation.
Mais ce n’est pas la seule...
D’autres ingrédients rendent le travail malade et les agents malades du travail. II en est ainsi des méthodes de management issues du privé appliquées dans la Fonction Publique. C’est une conception du travail productiviste et excessivement normée, générant des pertes d’autonomie. C’est aussi un management coercitif et sans marges de manœuvre calé sur la seule satisfaction des indicateurs. C’est enfin une mise en concurrence entre agents promis à un fort développement au travers du processus d’évaluation individuelle.
Les modalités de sélections pour les listes d’aptitudes et les plans de qualifications réduites à peau de chagrin, aggravent considérablement cette mise en concurrence.
Mais c’est aussi une multitude d’applications informatiques (helios, chorus, gespro, rec-rar, rialto investigation...) toujours plus nombreuses mais toujours aussi perfectibles qui ne contribuent, pas comme l’affirme notre Direction générale, à améliorer la vie des agents mais bien au contraire à rendre leur quotidien encore plus difficile (pas de formations ou applications non abouties).
Depuis plus de deux ans, des discussions sont entamées entre Direction générale et syndicats sur le dossier conditions de vie au travail. Mais malgré les exigences de la CGT Finances Publiques maintes fois exprimées, aucune mesure de l’administration n’a permis d’améliorer concrètement la situation des agents et des services. Au contraire leur situation se dégrade, en particulier sous le poids de la poursuite des suppressions d’emplois.
Dans ces conditions, la crédibilité de l’administration auprès des agents sur sa volonté réelle de changer les choses est proche du degré zéro.
Il n’y a rien d’inéluctable à ce que le travail rende malade. Il n’y a rien de scandaleux à vouloir le « bien travailler », le « bien être » et l’épanouissement au travail. Transformer le travail en ce sens constitue une ambition revendicative de toute la CGT.
De ce point de vue, la CGT Finances Publiques exige l’abrogation des lois, décrets et circulaires qui imposent la réduction des jours d’ARTT et le jour de carence en cas de congé maladie (congé ordinaire de maladie et affection de longue durée), et qui aggravent sensiblement les conditions de travail, sous l’angle de la maladie des agents qui ne saurait en aucune manière être pénalisée. Les conditions de vie au travail sont en effet un enjeu revendicatif majeur au sens où il s’agit de la vie quotidienne des agents dans les services et que cette question impacte la quasi totalité des autres thématiques revendicatives : emploi, salaires, reconnaissance des qualifications, missions, conception et organisation du travail, relations hiérarchiques, aménagement des locaux.
D’ores et déjà, la CGT Finances Publiques s’oppose à la rationalisation dogmatique des surfaces de bureau telle que le prévoit la politique immobilière de l Etat.
Que la Direction générale ait dû accepter d’ouvrir enfin le dossier conditions de vie au travail montre bien la gravité de la situation face à laquelle elle ne pouvait rester plus longtemps dans le déni. C’est déjà une brèche ouverte dans laquelle la CGT Finances Publiques a décidé de s’engager pour porter avec persévérance les revendications des personnels.
Nos interventions lors de ce CTL prennent leur source dans les services au plus près des agents et de leurs réalités de vie professionnelle .
La CGT Finances Publiques n’a cessé de dire et répéter que des outils ne faisaient pas à eux seuls des résultats et du changement concret pour les agents.
Elle n’a cessé de dire et répéter qu’on ne pouvait prétendre améliorer au fond les conditions de vie au travail en excluant la question de l’emploi du champ des discussions. Elle n’a cessé d’exiger de la Direction générale qu’elle donne des moyens concrets pour que les personnels retrouvent de bonnes conditions de vie au travail.
C’est dire si le décalage reste très grand entre les intentions affichées et la réalité vécue par les agents.
C’est pourquoi la CGT Finances Publiques réaffirme ses revendications en termes d’emploi, de moyens, mais aussi en termes de perspectives, en matière de carrières et de missions.
Force est de constater que la mise en place des EDD et du tableau de veille sociale n’a pas permis de répondre aux préoccupations des agents ni d’améliorer leurs conditions de travail qui continuent de se dégrader. La CGT Finances Publiques n’est pas dupe de l’opération de communication à laquelle se livre l’administration sur ce sujet et continuera, au plan local et national, à exiger des avancées concrètes dans ce domaine.
En développant une démarche syndicale offensive, la CGT Finances Publiques entend mettre un coup d’arrêt à la dégradation continuelle des conditions de vie au travail des personnels. Partout, pour tous, elle agira pour construire avec les agents les revendications et l’action nécessaires.

Article publié le 5 décembre 2012.


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