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Quoi écrire dans le RESSET 95

Nous invitons l’ensemble des agents à publier sur le RESSET 95 un message à l’attention de la direction pour dénoncer ses agissements sur nos conditions de travail, le service public et notre avenir !

Ci-après un écrit d’une militante de la CGT dont vous pouvez vous inspirer. Il est question de tous les services. Le texte est long, vous pouvez vous en inspirer ou copier-coller les passages que vous souhaitez...A vos plumes

"Le projet de « géographie revisitée » est sans conteste un facteur d’appréhensions et d’anxiété pour les agents.
Il y a bien longtemps que nous travaillons dans l’urgence, sur des listings qui deviennent la priorité du moment. La plupart d’entre nous sont submergés de travail et savons que notre dévouement et notre conscience professionnelle ne suffiront pas à combler les centaines de suppressions d’emplois que le val d’Oise a connu ces dernières années.

Cela engendre bien souvent un mal être mais aussi une amertume.

Prenons l’exemple du cadastre : de nombreux agents ont été formés sur cette mission nécessitant un investissement important et de nombreuses connaissances. Aujourd’hui vous décidez de nous déposséder de celle-ci.
Quel gâchis de compétences et quel manque de reconnaissance envers l’implication des agents.

Les modèles fleurissent à foison qu’ils soient sur les investissements locatifs concernant la fiscalité des particuliers évoluant sans cesse au gré des changements politiques, du PAS, du CICE chez les professionnels…..De tout temps les collègues se sont entraidés, soutenus en remplacement de formations certes existantes mais souvent déconnectés du terrain et des usagers.

Les services recouvrement se voient dépouillés de leurs missions glissant du service public aux entreprises privées mettant au pilori les centaines de gracieux déposés par des contribuables englués dans des difficultés humaines et financières dont nous devons faire fi. Et qu’importe pour ceux d’entre nous qui sommes directement au contact des usagers, devant affronter leur désarroi, leur colère tout en masquant la nôtre.

Les trésoreries malmenées depuis des années contribuaient encore à amoindrir le choc de la dématérialisation à marche forcée. Moribondes, vidées de leur substance par nos dirigeants, elles sont le plus souvent en détresse humaine par manque de moyens. Le ministère indique donc naturellement, sa volonté de les fermer ou de transférer leurs missions vers la fonction publique territoriale où les agents comme les usagers seront indéniablement perdants.

Les brigades de contrôles sur pièces sont sur le point d’être déplacées en province et se heurteront bien souvent au nouveau site gouvernemental « oups ». Ici aussi, donner un tel nom est ubuesque et infantilisant marquant le profond dédain pour le sérieux et la rigueur de notre travail de contrôle et de redressement (n’oublions pas aussi qu’oups était une publicité pour les fuites urinaires sur les réseaux sociaux).

Et que dire des restructurations et déplacements permanents de certains services tels le SDE qui, à peine créé en déménageant des collègues de Cergy à Ermont, déménagera à nouveau vers Saint Leu.

Vous souhaitez poursuivre ce processus en nous regroupant dans d’immenses pôles où chacun sera interchangeable en vous gardant bien de nous indiquer le nombre d’emplois supprimés ou ceux détachés hors de notre administration.

Nous ne sommes pas dupes et nous doutons que l’objet final est la création d’un sentiment d’insécurité permanente et de fragilité constante.

Lorsque l’on s’intéresse au procès des dirigeants de France Télécom on y retrouve, à notre grand effroi, de grandes similitudes de management.

Des tâches répétitives, des domaines d’activité déconnectés des attentes profondes, une absence de reconnaissance de la hiérarchie pouvant vite dévitaliser un travailleur ne percevant plus l’intérêt de mettre du cœur à l’ouvrage.
Nous sommes victimes d’un cynique jeu de société où vous déplacez les pions, changez les règles, distribuez des cartes vous avantageant sans prendre en compte la vie des personnes qui tentent de s’organiser en fonction de leur lieu de travail, certains avec de jeunes enfants, d’autres avec des parents âgés ou avec des membres de leur famille handicapés. Lorsque l’on parle de chiffres et de statistiques, il est plus facile de se dédouaner en ignorant les êtres humains qu’il y a derrière.

Même l’utilisation du langage est travaillée. L’emploi d’oxymore (figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires) est très souvent utilisé. Ainsi la géographie est la science qui étudie la terre. Elle ne peut être réellement revisitée à moins d’un tsunami, d’un mouvement sismique ou d’un raz de marée. Ce langage a pour but de travestir la réalité sous une terminologie qui interroge plus qu’elle ne pousse à réfléchir.

Le processus est engagé depuis longtemps. Nous constatons d’ailleurs une déshumanisation accrue entre la direction et les agents jusque dans la mort de ces derniers.

Ceci n’est pas de la provocation ni un manque de loyauté mais un ressenti puissant, un mal être, confirmé par le fait que vous souhaitez poursuivre ce processus macabre en vous transformant en fossoyeurs d’emplois au risque de vous déshumaniser. Et j’entends bien les arguments pour se justifier - si ce n’est pas nous d’autres personnes le feront à notre place - Certes ! mais quelles sont les limites à l’obéissance aveugle, à l’abnégation et y’a t’il un moment où l’on se dit que décidément on ne se reconnait pas dans nos agissements et que l’on n’est vraiment pas très fier de soi."

Article publié le 26 juin 2019.


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